Prévenir le diabète de grossesse par l’alimentation et l’activité physique.
- quincailleriesante
- 8 avr.
- 4 min de lecture

Saviez-vous que la prévalence du diabète gestationnel a triplé en 24 ans?
Si cette condition n'est pas traitée de manière appropriée, elle peut mener à des
complications tant pour la mère que pour le bébé. Ces enjeux soulignent l'importance
d'une gestion adéquate de la santé maternelle pendant la grossesse.
Les études montrent que des ajustements dans les habitudes de vie de la femme
peuvent contribuer grandement à prévenir le diabète de grossesse. Regardons d’abord
comment est gérée la glycémie pendant la grossesse.
Gestion de la glycémie pendant la grossesse
Le diabète gestationnel se définit par une hyperglycémie apparue au cours de la
grossesse chez une femme sans diabète sucré connu antérieurement. Il peut
néanmoins être révélateur d'un diabète antérieur non diagnostiqué.
Il faut savoir que pour toutes grossesses, il y a une diminution normale de la sensibilité à
l'insuline. Cette résistance à l’insuline a pour but d’augmenter légèrement la glycémie
afin de s’assurer qu’un surplus de glucose soit disponible pour le fœtus. Chez une
femme enceinte en bonne santé, le pancréas compensera cette augmentation de
glucose sanguin en augmentant la sécrétion d'insuline. Cependant, si cette production
devient insuffisante, une hyperglycémie s'installe, conduisant au développement du
diabète de grossesse.
Facteurs de risque
Le diabète gestationnel n’est pas associé à une cause précise, ni unique. Toutefois
plusieurs facteurs de risque ont été identifiés. Attardons-nous à certains d’entre eux :
l’âge, le poids, l’alimentation et le niveau d’activité physique.
Des mères plus âgées
L’un des facteurs identifiés est l’âge des mères. Le risque de développer un diabète de
grossesse est significativement plus grand à partir de 35 ans. Cette donnée n’est pas
banale quand on sait que les mères ont leur premier enfant en moyenne de plus en plus
tard. Le nombre de mères qui enfantent après 35 ans a augmenté du double en 20 ans.
Ce choix s’accompagne d’un risque accru de complications dont le diabète de
grossesse.
Obésité
L'obésité est un facteur de risque majeur pour l'apparition du diabète de type 2 et aussi
du diabète de grossesse. Or, l’obésité a augmenté de façon importante ces 20 dernières
années. En 2003, 1 Canadien sur 5, âgé de 18 ans et plus, était considéré obèse au
Canada. En 2021, nous étions rendus à 1 Canadien sur 3! Chez les femmes, cela
représente une augmentation du double.
Ajoutons que l’obésité diminue également les chances de concevoir un enfant.
Nous pouvons prévenir le diabète gestationnel par l’alimentation et l’activité
physique.
Il existe des données scientifiques solides démontrant que des ajustements dans le
mode de vie peuvent réussir à rééquilibrer la glycémie dans une grande partie des cas.
Dépendamment des chercheurs, il est fait mention que dans 47 à 85% des cas, des
changements d’hygiène de vie seraient suffisants pour prévenir l’apparition du diabète
de grossesse.
Qu’en est-il au niveau de l’alimentation?
À la lecture des différentes études sur l’alimentation et le diabète gestationnel, aucun
consensus ne ressort sur la meilleure diète à adopter. Cependant les études ont montré
que peu importe les changements alimentaires choisis, ils amélioraient tous,
comparativement à l’alimentation conventionnelle, plusieurs marqueurs de la glycémie.
Ils diminuaient aussi les complications associées au diabète de grossesse. Comme quoi
l’alimentation commune est le plus souvent assez déséquilibrée…
Parmi les diètes essayées, la diète méditerranéenne et l’assiette à faible indice
glycémique avaient les meilleurs résultats et les plus constants. Ces modèles
alimentaires favorables sont caractérisés par une forte consommation de fruits, de
légumes à feuilles vertes, de volaille, de noix, d’huile d’olive extra-vierge et de
poisson.
Voici quelques types d’aliments qui consommés régulièrement augmenteraient le risque
de diabète de grossesse :
- les aliments à indice glycémique élevé
- les produits à base de céréales raffinées,
- les sucreries,
- les frites et les pizzas,
- les boissons sucrées
- et les viandes transformées.

Être active physiquement
Le fait de bouger augmente l’utilisation du glucose sanguin par nos cellules, améliorant
la sensibilité de l’organisme à l’insuline. Pour une seule séance, cet effet dure plus de
24h mais disparaît en moins de 72 h. La régularité est donc la clef.
L’exercice physique pratiqué régulièrement pourrait diminuer le risque de développer un
diabète de grossesse d’au moins 25% chez les femmes enceintes. Cette diminution du
risque est encore plus évidente si la femme est active physiquement avant la grossesse.
Pour ce faire, l’exercice devrait être pratiqué :
• 3–4 fois/semaine,
• 50–150 min/semaine, (certaines études avancent plutôt un minimum de
150 minutes/sem)
• Incluant au moins deux séances d’exercices en résistance par semaine.
Cela signifie que la simple marche est intéressante mais insuffisante.
Chez les femmes enceintes ayant développé un diabète de grossesse, ajouter le sport à
la prise en charge classique améliore l’évolution de la situation. Il limite la prise de poids
maternel pendant la grossesse, le risque de naissance prématurée et de macrosomie
(bébé de poids important).
La sédentarité féminine
Ajoutons aussi que de nombreuses femmes ont un rythme sédentaire et que ce nombre
a augmenté ces dernières années. Actuellement, ce serait prêt de 1/3 des femmes qui
commenceraient leur grossesse en tant que personne sédentaire, l’un des facteurs de
risque du diabète gestationnel et de bien d’autres conditions.
Le diabète gestationnel est l’une des complications le plus courantes malheureusement
durant la grossesse. Pourtant des ajustements aux habitudes de vie peuvent aider la
femme enceinte à avoir une meilleure santé métabolique et limiter la survenue de
complications pendant la grossesse et l’accouchement.
Comme nous l’avons vu, les femmes ont tendance à fonder une famille de plus en plus
tardivement. Avec ce choix, tout à fait légitime, vient aussi une augmentation des
risques. La mère aura donc tout avantage à faire encore plus attention à son mode de
vie si elle souhaite diminuer les complications et soutenir le développement de son futur
enfant de manière optimale.
Un suivi avec un professionnel compétent peut rendre le processus plus efficace et
motivant. Spécialisée en périnatalité, il me fera plaisir de vous accompagner vers un
meilleur équilibre métabolique.
Nathalie Béringhs, ND.A.
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